Lorsqu’on assiste au Festival de Mata, on remarque vite que toute l’attention est centrée sur un objet bien particulier : une poupée en tissu, portée à bout de bras par les cavaliers. Cette poupée, appelée “la mariée” ou parfois “la princesse”, est bien plus qu’un simple accessoire. Elle est le cœur du jeu.

Dans la tradition locale, cette poupée représente la fertilité, la prospérité, mais aussi l’honneur du clan. Elle symbolise la femme, la terre, et tout ce qui doit être protégé. L’objectif du jeu est de la capturer, puis de la défendre jusqu’à la fin de la course. Le cavalier qui y parvient est acclamé par tous, car il a fait preuve de courage, de force et de stratégie.

Mais la poupée a aussi une fonction sociale. Elle unit la communauté. Elle devient, le temps d’un après-midi, l’enjeu de toutes les émotions. On crie, on applaudit, on retient son souffle. Et quand la course est terminée, elle est accueillie avec respect, presque comme une mariée qu’on célèbre.

Ce symbole simple est riche en significations. Il rappelle l’importance de la femme dans la société, le lien avec la terre nourricière, et la valeur de la victoire partagée.